samedi, novembre 11, 2006

On l'a bouffe...

la poule avec une sauce pas trop mauvaise ma foi.
Meme de Sikasso ca met 10000 ans pour mettre une image sur ce foutui blog...

La poule de sokourane

L’autre jour, on a fait deux exploitations dans la même journée dans le village de Sokourane. Sur la piste, j’ai réussi à fausser la béquille de la moto en me prenant une souche d’arbre. La première exploitation nourrit plus de 100 personnes, elle possède les terres en conséquence avec plus de 100 ha (chose très rare au Mali où la moyenne des exploitations se situe autour de 10-15 ha). Une quinzaine d’hommes assistent à la discussion de l’enquête. Peu après notre arrivée, le chef d’exploitation nous présente une poule en demandant si ça va pour manger ce midi… Un des fils saisit alors son couteau et part égorger la bête quelques mètres plus loin… miam ! Vers midi le repas est prêt, tous les hommes s’approchent des plats de riz sauce arachide et on bouffe l’animal.

L’après-midi, nous enquêtons avec l’exploitation mitoyenne qui est à peu près du même calibre. On repart avec une poule accrochée au rétroviseur de la moto. On devrait la manger d’ici peu, reste à l’égorger quoi…

Un regime de bananes

Dimanche, on est allé voir un producteur de bananes à une vingtaine de kilomètres de Koutiala. L’exploitation se situe dans ce qu’on appelle les bas fonds. Ce sont des zones humides avec des terres assez fertiles propices aux bananiers, manguiers... En arrivant, Modibo me montre une peau de serpent collée sur un grenier à céréales, quand le chef d’exploitation arrive, il nous dit qu’il la tué cette nuit sur la piste et que la famille l’a mangé ce matin…mmmh. En plus de faire du coton et des céréales et du riz, l’exploitant avait 5 ha de bananiers irrigués, autant dire qu’il doit se faire de la tune…Le paysage faisait très exotique, tout un champ de bananiers encerclé par des petites falaises de latérite. A travers la bananeraie, on ne se croyait pas tellement dans la savane mais plutôt dans la jungle. Le paysan ne traite pas les bananiers, les acheteurs viennent au bord du champ prendre les bananes et les revendent ensuite à la ville. Après la visite, on est reparti avec un régime de bananes que l’on mis sur le porte-bagages de la moto pour repartir à Koutiala.

A Kaniko

On a commence serieusement les enquetes avec Modibo, il est conseiller de la coopérative dans le cadre d’un programme d’appui à la filière cotonnière (PASE, programme financé par la coopération française). Il travaillait à la CMDT mais a été licencié en 2003 lors d’un plan de restructuration (c’est comme ça qu’on dit non ?). Il connaît pas mal le système agricole cotonnier malien et il suit quelques exploitations motorisées. Peu de paysans parlent le français, je crois qu’il y en a seulement 2 sur les 20 exploitations que je dois enquêter. Il y a assez souvent au moins un des membres de l’exploitation qui est alphabétisé mais en bambara. Pour le moment, je suis limité aux simples salutations qui sont essentiels au Mali. On prend des nouvelles de toute la famille, des affaires… et puis souvent les gens s’aperçoivent qu’ils sont de la même famille (« ah Ouattara de Koutiala, mon grand-père était marié avec ta tante… »). Enfin c’est assez drôle.
Nous voilà donc parti pour le village de Kaniko avec Modibo sur la Leroy. A la sortie de Koutiala, nous empruntons la piste sur 10 kilomètres pour atteindre le village. Au passage, tu salues un peu tout le monde sur le bord de la piste. Nous croisons certains maliens en moto qui portent des carabines. Je croyais que c’était pour la chasse mais en fait c’est pour les bandits qui seraient attirés par la moto… sympathique. Il paraît qu’il y a moins de bandits maintenant avec les motos chinoises.
Le village de Kaniko est semble assez paisible. Sous les arbres, les hommes discutent en prenant le thé, dans les cours les femmes pilonnent le maïs. On l’impression qu’il y a une certaine douceur du temps (enfin ça c’est une vision de blanc après je n’en sais trop rien).
Lors des enquêtes, ce n’est pas toujours facile d’obtenir des chiffres sur les ventes ou les achats, pas tellement parce que les exploitants ne veulent pas les donner mais plus parce qu’ils ne s’en souviennent pas et qu’ils ne notent pas tout

Semaine avec la mission AFDI et le CIRAD

Fin octobre, mon maître de stage de Montpellier (Patrick Dugue) est venu pour que l’on prépare l’enquête chez les motorisés. En même temps, une mission de l’AFDI Aveyron venait à Koutiala pour échanger avec la coopérative des motorisés de Koutiala. On a pu rencontrer quelques paysans de la coop et on a fait quelques visites d’exploitations en brousse.
Au cours de la semaine de la mission AFDI, nous avons été reçu par les autorités de la ville : le préfet et le président du conseil du cercle (équivalent du conseil général). Même qu’en plus, on nous a invité à dîner à la Chaumière (un des rares hôtels de Koutiala. Alors là, il y avait du monde, du président de la chambre d’agriculture à l’animatrice de la radio locale. Et puis, le président et le préfet y sont allés de leur petit discours sur l’agriculture malienne… Enfin, sinon le repas n’était pas tellement typique : petit pois quoi (c’est un peu la nourriture du blanc à Koutiala). Le lendemain, on remet ça mais dans les locaux de la CMDT (Compagnie Malienne Des Textiles), la société cotonnière malienne, avec le Directeur Générale et le Secrétaire Générale. Pour le menu, identique à celui de la veille… Discussions autour du coton (forcément), de la restructuration de la CMDT (qui doit être privatisée en 2008 comme toute bonne entreprise nationale se conformant au diktat de la Banque Mondiale…).

Nous sommes aussi allés à Sikasso (à 140 km au sud de Koutiala) avec Patrick Dugue pour rencontrer des gens de l’IER (Insitut d’Economie Rurale), j’ai rencontré deux autres français. L’un est en césure (de Montpellier), la fille est en thèse. Sikasso m’a paru un peu moins paumé que Koutiala et un peu plus riche. En plus, il y a même internet à toute heure de la journée (chose impensable à Koutiala…).

mercredi, novembre 01, 2006

Premières sorties en brousse…

Afin de pouvoir construire l’enquête, nous avons visité quelques exploitations agricoles motorisées et non motorisées…Pour info, le coton n’a pas beaucoup donné cette année, pour les céréales ça va…

Photos un jour peut-être...

J’ai commencé les enquêtes aujourd’hui (Toussaint) avec Modibo qui est fait du conseil aux exploitations agricoles dans le cadre d’un programme agricole. Il assure la traduction bambara - français…

LEROY MOTOR

Dès mon deuxième jour à Koutiala, direction le magasin de moto. Bon de toute façon c’est chinoise ou chinoise : une 125 de marque LEROY ou ROYAL. Les 2 motos sont exactement identiques. Elles arrivent dans des caisses en pièces détachées et les maliens les montent sur place.
En tout cas, ça brille ! C’est le côté pacotille sûrement…
J’ai donc pris la LEROY rouge qui parle, une petite voix parlant français avec l’accent chinois te dit « Prenez garde de conduire en toute sécurité » à l’allumage, « N’oubliez pas votre système antivol » quand tu l’éteins. Ah oui aussi quand tu mets le clignotant à gauche ou à droite « Tourner à droite, tourner à droite… », histoire d’avertir aussi l’aveugle qui veut traverser la route que tu t’apprêtes à le renverser…
En tout cas, ça me fait bien marrer…

Les deux-roues sont très présents au Mali, de la bicyclette à la moto en passant par le tricycle pour handicapé (c’est vrai que ça c’est un trois-roues)… les gens roulent un peu n’importe comment, il y a plutôt intérêt à faire attention à ne pas se faire une chèvre, un âne ou bien plus embêtant, un gosse…

Installation à Koutiala dans la famille Dembele

Je suis bien arrivé à Koutiala le mercredi 19 octobre. Les cars maliens sont assez rapides, ils foncent à toute allure sur les routes. De plus, on ne peut pas dire qu’ils sont inconfortables, c’est sûr qu’ils n’ont pas la clim et compagnie, c’est un peu les cars de rammasage scolaires vendéens quoi…
Enfin, ça se sont les cars, il y a aussi les camionnettes type Mercedes ou Volkswagen qui sont plus « folkloriques » avec leur chargement sur le toit qui est aussi haut que la camionnette.

Daouda m’a réceptionné à l’arrivée à Koutiala, nous enfourchons alors sa moto (enfin celle d’un ami) avec tous les sacs pour aller chez lui. Il habite à 3 kilomètres du centre.
J’ai une chambre dans sa maison, le tout est assez rustique on va dire mais ça me va, je suis pas venu là pour loger dans un 4 étoiles.

Sa famille est super accueillante, il a une femme (et une seule), Saly, deux filles (Aminata et Dafré), un fils qui n’est pas là car il étudie à Bamako. Aussi, le frère de Saly habite à la maison en ce moment car il travaille sur un chantier de construction de maison à Koutiala, 2000 CFA la journée de salaire… Il y Abbie, la bonne qui travaille et vit à la maison.

Côté salle de bains, et bien les toilettes sont au même endroit que la douche, enfin l’endroit où on se lave (avec le seau d’eau), constatez par vous même. Il y a un puits et la famille reçoit de l’eau traitée, un enfant passe chaque semaine remplir le bidon (j’ajoute des pastilles purificatrices pour être un peu plus sûr…).Daouda m’a aussi prévu un bureau dans le centre de Koutiala. Il loue ce bureau avec une autre ONG qui travaille sur la migration des enfants au Mali.