lundi, décembre 11, 2006

News

A l'abattoir de Koutiala
Dans la bananeraie de Moussa
Ouverture d'une caisse locale de Kafo Jiginew, la banque de microfinance de la région de Koutiala
Paysage de brousse dans les environs de Koutiala
A droite du tracteur chinois, Modibo
Dans un champ de maïs
Dans la cour toujours
La chinoise
Dans la cour chez Daouda


Bon des nouvelles un peu quand même, je sais que j’actualise pas souvent le blog… J’ai écrit quelques articles sur des sujets ou des journées des semaines passées. Je peux vous parler au présent maintenant…
Après quelques 2 jours où j’étais un peu malade, j’avais une sorte de crève, je pense que c’est le vent et la poussière qui m’ont filé ça, je vais mieux. A Koutiala, le temps s’est assez rafraîchi, notamment dans la nuit et le matin (il fait environ 15°C), par contre dans la journée le température monte encore jusqu’à 30-35 en plein soleil. La plupart des maliens ont sorti les gros blousons d’hiver parfois assez années 70 d’ailleurs. Les gens se couchent encore plus tôt qu’avant. Même moi, je me les caille le matin en moto pour aller en brousse, on m’avait pas dit qu’il ferait si froid ! Le vent, l’Harmattan, commence aussi à souffler le matin jusqu’au midi en provoquant des nuages de poussières qui viennent s’ajouter à la fumée dense des gaz d’échappement de Koutiala. Quelques personnes portent des trucs pour couvrir la bouche et le nez, là, comme les médecins, vous voyez. C’est vrai que tu respires pas mal de saloperies. En même temps, on est bien content de leur refiler nos vieilles bagnoles européennes des années 70-80 ou nos vieux camions qui crachent noir…n’est ce pas ? C’est comme les PC, dans le bureau où je suis, Daouda en récupéré trois, c’est sûr que ça fait classe quoi, on dirait un bureau de professionnel mais aucun des ordinateurs ne fonctionne…
Côté stage, les enquêtes avancent, je suis en train de faire un 2ème passage chez les paysans. On est toujours aussi bien accueillis chez les maliens, il n’est pas rare que l’on reparte avec une pastèque ou de l’arachide. Et puis, on discute pas mal du pays les paysans, Modibo, Daouda… sur les problèmes de son développement, sur les marabouts, l’excision… Les maliens croient assez aux maraboutages. Beaucoup de responsables d’Etats ou de chefs d’entreprises consultent les meilleurs marabouts du pays. L’autre jour, Modibo me disait qu’il avait acheté une fois une amulette qui permettait de détourner les balles si l’on te tirait dessus avec un fusil… Bon lui il n’a pas eu l’occasion d’essayer car l’objet s’est gâté (comprenez il ne fonctionne plus) car il a du faire une mauvaise manipulation avec… mais si si on lui a dit que le gri gri fonctionnait avant…
Hier soir, avec les alençonnais, on a été à un concert à la Poule Verte, le maquis communal. Les frères Diabate, célèbres griots de Koutiala, se produisaient. Niveau musical, c’est bien mais c’est vrai que la voix du griot est toujours super saturé avec des tonnes de reverb ce qui est un peu désagréable, peut-être pour nos oreilles de franci (comprenez français). On y retourne ce soir car il y a un concert du BANKO Music, un orchestre composé à l’origine de musiciens maliens, français, anglais et allemands, il ne reste plus que les maliens maintenant.Ah oui, Anne arrive bientôt et ça c’est pas mal aussi…

Des toubabou à Koutiala

Quel étonnement l’autre jour quand j’ai croisé un français à Koutiala, c’est vrai qu’on ne voit pas beaucoup de toubab ici, seulement quelques suisses, américains, et des soeurs italiennes. En fait, ils sont une dizaine de gens d’Alençon (ville jumelée avec Koutiala) qui sont ici pour un mois. Il y a des élèves infirmiers et assistantes sociales, ça permet de discuter un peu quoi…J’ai pu les inviter à manger chez Daouda histoire de leur faire goûter le fameux to et un yassa.

A la chasse au porque pic

L’autre jour, nous sommes arrivés chez un paysan pour une enquête. Pour répondre aux questions, il a préféré trouver un endroit tranquille car il est souvent dérangé. On enfourche donc la moto pour faire quelques kilomètres dans la brousse. On se pose alors dans les rochers face au paysage. Lorsque l’on a fini l’enquête, le paysan nous emmène voir ses cultures et nous montre les cachettes du chien sauvage, des porques pic et des serpents que son père vient chasser la nuit. Il nous montre aussi la « carrière » où les enfants viennent tailler les pierres qui servent à fabriquer les moulins traditionnels. On se pose dans le champ de coton non loin des bidons vides d’herbicides pour goûter la pastèque : elle est mûre…

samedi, décembre 09, 2006

Je n’ai pas encore vu un malien boire du banania (le mythe s’effondre), ils préfèrent généralement boire le lait frais. Souvent lors des enquêtes en brousse, on offre le lait frais à l’étranger. Ou alors on le mélange avec de la semoule de mil et du sucre, c’est pas mauvais ma foi…

Le plat traditionnel, enfin celui le plus mangé est le to.

Pour réussir votre to, il vous suffit d’avoir de la farine de maïs, de mil ou de sorgho plus ou moins grossière, de la mélanger à de la « potasse » (les femmes récupèrent les cendres des résidus de culture qu’elles font brûler) et de l’eau. Vous obtenez alors une sorte de pâte épaisse et assez fade ma foi. Le to se déguste avec une sauce gluante à base gombo (c’est ça qui rend le truc gluant) et de tomate. Parfois, il y a un petit bout de viande qui traîne dans la sauce. Après vous prenez votre main droite, vous piochez dans le plat où il y a la pâté et vous trempez dans la sauce. Pour ma part, c’est pas le plat dont je raffole mais ça peut se manger. Il y a aussi le riz sauce arachide avec du poulet, le riz au gras, le riz avec du Capitaine, la patate frite, la purée de courge-arachide (ça ressemblerait un peu au beurre de cacahuète niveau goût)… et puis la banane, la pastèque, la papaye, l’orange…J’ai pu goûter le Dégué aussi, c’est à base de farine de mil que l’on mélange avec du lait, du beurre et on ajoute quelques arômes artificielles.

Côté boisson, Saly fait son petit commerce de bissap, de jus de gingembre et de tamarin ainsi que de pain de singe (ça vient du baobab), et c’est pas mal bon tout ça. Pour la binouse, il faut se rendre dans les sombres repères de la ville, les maquis, où l’on peut déguster une Castel ou une Flag voire une Guiness. Des endroits qui sont parfois un peu glauques, des jeunes femmes qui te servent à boire et puis des allers et venus dans des chambrettes, enfin voyez la chose quoi, un bordel. En même temps, tu peux commander un lapin en sauce et ce n’est pas dégueulasse.

Et puis, on boit pas mal de thé.