Comme à l’habitude, je n’écris pas tellement souvent sur le blog. Je vais tenter de faire un petit résumé de ce qui s’est passé ici pendant les fêtes.
Le 20 décembre au matin, direction Bamako avec les transports Bittar. A l’arrivée, un ami de Daouda en costar-cravate est venu me chercher à la gare routière avec son RAV 4, c’est un fonctionnaire du ministère de l’agriculture qui a un peu d’argent quoi. On est allé chercher Anne le soir à la raie au porc. Retrouvailles.
Le lendemain, on s’est promené dans Bamako, je n’avais pas encore eu l’occasion de tellement découvrir la capitale malienne. On a aussi visité le musée national qui présente des objets de la culture de différentes ethnies du Mali (Dogons, Bambara, Senoufo…) et des tissus du pays (Bogolan, indigo…). En fin d’après-midi, on a pu assister au concert d’une chanteuse du Wassoulou (une élève d’Oumou Sangare) avec des danses de mâlâde ! (Vidéos à l’appui…).

concert et danse au Musée de Bamako
A Bamako, on a aussi été voir la maison des artisans, un truc à touristes où tous les vendeurs te proposent des masques, des tissus, des colliers… et comme t’es le premier client il te font un prix, c’est pas cher, il faut voir pour le plaisir des yeux… N’empêche que l’artisanat malien est plutôt joli.
Samedi 23 décembre : départ pour Koutiala en bus toujours avec les transports Bittar avec pour repas des échaudés (les gâteaux vendus par les gens sur le bord de la route…). On a donc passé Noël dans la famille Dembele. Anne avait ramené du foie gras et une bouteille de Monbazillac qu’on a dégusté avec la famille. Ils ont transgressé les principes de leur religion mais ont plutôt apprécié le vin (tchimi tchama en bambara). Avec Anne, on est même allé à la messe de minuit à la mission catholique de Koutiala. L’église était pleine, il y avait des chants et une mise en scène de la naissance du petit Jésus… noir, c’est ce pas ? Leurs messes sont un peu plus dynamique que les nôtres, à la fin les gens restaient danser sur le son des djembés et des balafons.
Noël à Koutiala
Le mercredi 27 décembre, on est parti vers le pays Dogon avec Anne et Daouda. On a déjeuné à Mopti face au fleuve. C’est une ville agréable entourée d’eau (« la Venise malienne » dit-on), c’est vrai que ça change de Koutiala où les seuls étendues d’eau sont quelques marigots souillées par les ordures ménagères…L’après-midi, on s’est dirigé vers Bandiagara, la ville d’Amadou Hampaté Ba. Les paysages commencent à changer, on voit se dessiner des reliefs par endroits. La route entre Bandiagara et Banani est assez chaotique, on a bien mis 2 heures pour faire 45 km. D’un côté, c’est ce qui fait peut-être un peu le charme de la chose mais de l’autre tous les touristes se baladent en gros 4x4 climatisés en épiant les dogons dans leur champs d’oignons. Non peut-être que j’exagère mais il y a un côté safari quoi. Dans tous les cas, c’est vrai que le paysage est carrément superbe, on est arrivée avec la lumière du petit soir, une lumière douce, les falaises dans les tons rouges orangés. Vous voyez quoi, des petits moments qu’on voudrait qu’ils durent plus longtemps. Enfin si ces moments duraient trop longtemps, on ne prendrait plus de plaisir à les retrouver…
entre Bandiagara et Banani
On a dormi sur les terrasses d’un campement familial à Banani. C’est assez magique de se réveiller entourés des falaises, le soleil qui commence à éclairer les rochers qui ont alors une couleur jaune, l’atmosphère du village qui se réveille doucement. Avec un guide dogon, on a pu se promener des les villages voisins de la falaise (Ireli, Amani), on s’est arrêté boire du dolo (bière de mil) dans une famille. Les enfants dogons ont été bien éduqués par le touriste toubab ! « Donne-moi un bic », « donne-moi un bonbon », ou bien « donne-moi 100 F ». Ouais, c’est un peu le problème, les dogons sont un peu pervertit par le système touristique. Pour prendre la photo des crocodiles ou de la case à palabre de Jacques Chirac, il faut payer 1000 CFA.

Nuit à la belle étoile sur la terrasse
Au retour du pays Dogon, on est passé par Djenné. C’était vendredi, au moment de la prière, Daouda a pu allé prier dans la fameuse mosquée de Djenné pour la 1ère fois. C’est vrai que la mosquée est impressionnante. On a pu assister à la sortie de la prière, tous les hommes vêtus de leur boubou coloré se dirigent alors vers leur quartier respectif. La majorité des maisons de Djenné sont à étage et construites en banco (briques faites à base d’argile) ou en briques de terre cuite ce qui donne un air de ville du maghreb.

Sortie de la prière à Djenné
De retour à Koutiala pour la Tabaski (ou l’aïd el kebir). Après la prière du matin, Daouda a égorgé le bélier dans la cour devant son collègue mouton qui n’est pas encore assez gros pour se faire bouffer. La bête égorgée s’est ensuite fait dépecer par Adama. On a commencé par manger le foie et le cœur accompagné de pommes de terres frites à 11h du matin. Pour le déjeuner, on a mangé un autre bout du mouton avec une sauce à la tomate et aux oignons (Nanji en bambara) avec du riz. Le soir c’est du mouton grillé avec de la salade. Bref, tu bouffes de la bidoche quoi ! Il manquait seulement la sauce blanche pour se faire un bon kebab…
Repas de fête pour Tabaski...
Une part des plats préparés est offerte aux familles chrétiennes du quartier (celles-ci avaient fait de même le jour de Noël) ou à des frères, sœurs, oncles… C’est beau non, cet amour entre les religions. Beh oui, après tout que ce soient les musulmans ou les chrétiens, tous prient un Dieu, pourquoi ça ne serait pas le même ? Parfois, les gens sont bien compliqués avec la religion. En tout cas, au Mali, c’est appréciable cet esprit de tolérance entre les diverses religions.
Et le lendemain de la tabaski, il reste encore du mouton à griller pour le 31 décembre. On a pas fait grand-chose avec Anne, on est allés dans un maquis avec Modibo boire quelques Castel. A minuit, les griots ont chanté « Bonne année, bonne année… » et puis on est allé se coucher quoi. Histoire de faire un peu de moto, on est allé à Terya Bugu avec Anne et Modibo au bord de la rivière Bani. Terya Bugu est un village qui a été construit par un père blanc dans les années 70. C’est devenu un centre de tourisme solidaire et durable. Il a développé les énergies renouvelables sur le site (biogaz, éolienne, panneaux solaires) et l’agriculture (maraîchage, plantations). Depuis le mort du père en 2003, les chambres sont devenu payantes, dommage. Au restaurant, on sert des plats à base de produits issus du village mais pas tellement africains… Enfin, le site est tout de même agréable.
En retournant sur Bamako, on s’est arrêté une nuit à Ségou. On s’est baladé sur les bords du fleuve, c’est une ville sympa.
J’ai donc laissé Anne à l’aéroport vendredi soir…
Aujourd’hui, j’ai repris le travail et là je dois m’activer un peu quand même !